22 décembre 2023
L'utopie de la crèche
Plus que jamais cette année, je me plais à imaginer que Jésus est né… en Provence.
Avec des petits « saints » (santons), figurines d’argile, je reconstitue cet évènement comme je l’ai toujours fait : tout un peuple se presse vers l’étable où vient de naître un enfant qui se proclamera Dieu.
Cette année encore j’ai rajouté quelques « personnages » : une tricoteuse assise sur un banc, un peintre qui pourrait être Cézanne, et… un pèlerin de Compostelle !
Cela me ramène, comme beaucoup d’entre vous je suppose, à l’un des moments les plus purs de l’enfance.
Peu importe évidemment l’anachronisme entre cette Nativité en l’an 0 en Palestine et ces personnages de Provence au XIX eme siècle.
La crèche nous parle d’un monde rural, idéal, où chacun joue son rôle dans une petite communauté qui se rassemble autour d’un bébé né entre un âne et un bœuf.
Fils de Dieu, vraiment ? Peu importe. L’histoire est si belle. Et qu’importe que la mère soit Vierge et le père biologique ou non. Cette histoire me touche profondément. Tout ce petit peuple est guidé par l’étoile. Chacun, à sa manière, vient rendre hommage au miracle de la vie et rappeler que chaque enfant est un Dieu.
2000 ans après, la Palestine est une terre de terrifiantes tragédies. La Provence n’est plus seulement ruralité et traditions. Les modèles des santons d’aujourd’hui ont bien changé.
Mais la crèche résiste. Elle nous offre la possibilité de conserver cette fameuse « âme d’enfant » qui nous permet de croire encore à l’utopie d’une communauté dont les membres ravis marchent tranquillement vers un même but.
Les enfants de Palestine, d’Israel, d’Ukraine, de Provence, du monde entier, ne demandent qu’une chose : la paix. Et nous, adultes, ne devrions consacrer toute notre énergie qu’à cela.
Jouer à la « crèche » ne change rien, mais perpétue le rêve d’un monde apaisé, au moins un moment. Il faut continuer à transmettre les récits, même les plus utopiques, qui disent ce rêve de paix. C’est peu de chose. Mais imaginez que cela aussi disparaisse…
Yves Gerbal, 8 décembre 2023
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