Le (vrai) progrès

Ainsi un simple « bug » dans « la mise à jour d’un antivirus » suffit (aujourd’hui 20 juillet 2024) à bloquer des aéroports, des gares, des hôpitaux, des services publics, et ceci dans le monde entier… Flippant. Digne d’un film de science-fiction…

Dénoncer l’imposture informatique et les conséquences de la numérisation universelle passe habituellement pour une attitude rétrograde, anti-moderniste, passéiste, conservatrice.

Ce n’est évidemment pas la science et ses découvertes qui est remise en cause mais cette façon de faire passer pour un « progrès » ce qui n’est qu’une complexification d’un processus, ou d’appeler « liberté » ce qui n’est qu’une dépendance supplémentaire.

Oui, l’informatique a essentiellement eu pour effet de globaliser, de centraliser, de concentrer, et de soumettre ainsi les peuples à des processus de fonctionnement uniformisés qui dépendent de quelques gigas entreprises auxquelles nos vies sont confiées.

Ainsi, par exemple, Microsoft est présent dans 75% des appareils informatiques dans le monde, d’où les conséquences et l’effet « domino » de ce simple « bug » sur un « anti virus » ( puisque l’informatique a aussi inventé ses redoutables maladies contagieuses et donc le marché de la protection, comme le virus celui du vaccin).

Bref, l’informatique existe, je l’utilise ici-même, mais je ne laisserai personne dire, ni aujourd’hui ni demain que c’est « mieux « ou que cela contribue à plus de liberté.

Je me fais une autre idée du concept de « progrès » que celle d’une aliénation qui nous a tous rendus individuellement addictifs aux écrans et qui fragilise le fonctionnement collectif suspendu au moindre virus ou bug.

J’appartiens à une génération qui a vécu sans informatique et je peux témoigner que nous étions heureux. Tant pis si cela fait « vieux con ». Je constate l’inéluctable invasion de nos existences par des technologies dont le bilan humain devrait au moins être considéré, réfléchi, pesé, plutôt que de les idolâtrer comme les nouveaux dieux de notre modernité.

Et cela d’autant plus quand on voit comment cette technologie et ses éventuels « bienfaits « n’ont résolu aucun des problèmes majeurs de l’humanité. Ni guerres, ni maladies, ni injustices, ne sont les cibles de ces merveilleuses technologies. Ce sont plutôt les sources de nouvelles guerres (informatiques), de nouvelles maladies (virus et addictions), de nouvelles injustices (les riches sont encore plus riches, et on meurt toujours de faim).

Et qu’on ne me vante pas comme à chaque fois les progrès de la médecine : cela ne justifie pas toutes les errances technologiques, et puis on meurt toujours du cancer (pas de « quoi qu’il en coûte « pour cette maladie… ), sans parler des effets « secondaires » de la chimie médicamenteuse de plus en plus « primaire »…

Alors je veux bien ( je n’ai pas le choix) « être de mon temps » et même me réjouir de certaines inventions techniques, mais qu’on arrête de nous vendre un prétendu « progrès » qui derrière son écran marketing (le fameux « nouveau ») n’est en fait qu’une forme d’asservissement de plus en plus sophistiqué né de l’alliance de la science et du capitalisme.

Alors quoi ? Aller vivre chez les Amish ? On verra… En attendant je reprends mon livre : portable, pas de branchement, pas de virus, toujours disponible… Et demain j’irai marcher : libre comme l’air, zéro énergie fossile, zéro emission CO2.

Le progrès quoi !

Yves Gerbal

20 juillet 2024