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05 novembre 2023

En vers (de terre) et en prose…

Selon l’expression consacrée voilà un livre que j’ai « dévoré ». Cela ne m’était plus arrivé depuis… je ne sais plus, mais très très longtemps !
« Humus » est un roman, écrit par un philosophe (mais pas que) : Gaspard Koenig. J’ai fait sa connaissance il y a quelques semaines à la soirée inaugurale de la Semaine de la Pop Philosophie à Marseille. J’avais vaguement entendu parler de lui avant, notamment lorsqu’il était parti sur les traces de Montaigne en faisant le même voyage en Europe, et à cheval, comme lui. Ce genre de projet, vous vous en doutez, me « parle ».
Au théâtre de La Criée le brillant Normalien (qui s’est aussi frotté à la politique) a bien parlé là aussi, et m’a vraiment donné envie de m’embarquer dans son histoire de « vers de terre ».
Car son « Humus » nous ramène à l’essentiel : notre sol nourricier, et ses indispensables habitants. Mais attention, ce n’est pas du Bernard Werber (l’auteur des « Fourmis » que j’aime bien par ailleurs). Avec Koenig on est plutôt chez Houellebecq et Balzac. Réalisme et satire. Son « Humus » c’est un peu « Les particules élémentaires » et « Les illusions perdues » réunies.
Je ne vous dirai rien du récit ni des personnages si ce n’est que le thème global en est la préoccupation écologique, les stratégies et les pratiques plus ou moins morales, les contradictions et les convictions, la préoccupation pour l’avenir de notre planète… Tout cela vu… du sol.
Et le résultat est juste captivant. Presque 400 pages : lu en un jour et demi ! Dévoré, vous dis-je !
Avec ses vers de terre Gaspard Koenig a réussi à mon avis à écrire le grand roman qu’on attendait sur notre époque et notre société traversées par la crise climatique qui est aussi et surtout une crise des valeurs.
Très documenté, hyper réaliste et férocement satirique, Koenig trouve toujours le ton juste , mi didactique mi humoristique. Il tape fort parce qu’il parle de milieux sociaux, de communautés culturelles, de coteries idéologiques, de groupes générationnels, qu’il connaît bien pour les avoir pratiqués. C’est souvent cinglant, et hilarant, mais c’est aussi très riche en réflexions essentielles sur le sujet. Koenig n’est pas philosophe pour rien. Le dosage est parfait.
Quant au style, s’il n’est pas flamboyant, il est simplement parfaitement adapté à son récit, entre simplicité réaliste et lyrisme teinté d’ironie. Oui, décidément, très Houellebecquien. Mais que cet adjectif surtout ne vous effraie pas !
« Humus » figure dans les 4 derniers nominés pour le Prix Goncourt qui sera décerné après-demain. Je vote pour lui, sans hésiter. D’autant plus que je n’ai pas lu les 3 autres…
 

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