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21 mars 2008

Tant qu'il y aura des printemps...

Oui, je sais... j’aurais pu vous écrire avant. Mais c’est toujours la même chose. Pourquoi faire aujourd’hui ce que l’on peut remettre à demain, voire même : pourquoi faire demain ce que l’on peut remettre à après-demain ? Et puis comme d’habitude, je suis timide ;-) j’hésite, je n’ose pas m’introduire... dans votre boite à mails... Peur de vous embêter, de vous importuner, et peut-être aussi, peur de vous paraître vain et inutile...

C’est pourtant pas les sujets qui manquent ! J’aurais pu vous écrire pour vous parler des élections, vous savez bien que c’est une des manies du tracteur... mais j’ai pensé qu’il n’y avait là que considérations locales (apparemment ce ne fut pas le cas...) alors que le Tr@cT a une audience nationale !!! ;-)) J’aurais pu vous parler de Sarkozy, pour changer un peu... Histoire de faire un bilan, un an après... Mais j’ai pensé que chacun pouvait bien le faire, ce bilan, avec toute l’objectivité qui nous caractérise  ;-))) J’aurais pu aussi vous parler de mon beau voyage au Brésil l’été dernier, puisque je vous avais promis des photos et ne vous ai envoyé qu’un petit bout d’Amazonie pour vous souhaiter un bon bout d’an (comme on dit ici dans le sud...). J’aurais pu vous parler de ces films, de ces pièces de théâtre, de ces expos, de ces livres, de ces disques, de ces oeuvres qui continuent de baliser mes semaines, mais l’une chasse l’autre, et à peine ai-je envie de vous causer de “ceci” qu’un “cela” vient m’en distraire... Voilà comment, finalement, je ne vous ai rien écrit.

J’aurais pu aussi, plus anecdotiquement, vous raconter comment j’ai encore cru vous avoir perdu, début septembre, à cause d’un disque dur bourré jusqu’à la gueule et qui a refusé de redémarrer... Oh la peur ! Sans rire ! Vous perdre aurait été une vraie douleur, je m’en suis vraiment rendu compte (ça fait deux fois que ça m’arrive : la première fois mon ordi avait été foudroyé par un orage d’été, je vous l’ai raconté fin 2006...). Drôle de sensation devant un disque dur qualifié de “mort”, une mémoire devenue inaccessible... brrr... heureusement, j’avais aussi une mémoire externe dans laquelle j’avais eu la bonne idée de sauvegarder vos précieuses adresses... C’est drôle tout de même, toutes ces extensions de notre cerveau... Drôle de fil, aussi, qui nous lie, drôle de besoin de savoir que je peux, quand je veux, vous proposer de lire mes petites bafouilles électroniques...  Quand je veux, dis-je, alors justement, pourquoi aujourd’hui et pas plus tôt ? A cause des fleurs. Tout simplement.

A cause des fleurs. Des arbres en fleurs. Des talus en fleurs. De ma pelouse en fleurs. Des jeunes filles en fleurs ;-)))) Bref, à cause du printemps (et je sais bien qu’il vaudrait mieux dire “grâce” mais je ne sais pas si pour vous la réception de ce Tr@cT sans ambition politique, sans alibi pédagogique ni vertu philosophique... vous gâchera la journée ou éclairera quelques-unes de vos précieuse minutes...).
 
Ce soir, pourtant, à l’heure où je vous écris (au milieu de la nuit, comme d’hab), il fait plûtot gla-gla, même dans notre Provence chérie... N’empêche, c’est bien le printemps. Les arbres en fleurs, ça fait déjà une ou deux semaines qu’ils ont réjoui ma vue et mon esprit. Je connais même pas leurs noms (en arbres et en plantes je suis nul... ah, misère intellectuelle et trahison de mes racines pour un fils de paysan...) : amandiers, muriers, cerisiers ...?  Mais leur nom, au fond, je m’en fous : ils ont fleuri, c’est tout. Des fleurs blanches ou roses, d’autres mauves. Des fleurs fragiles, dont on sent bien qu’elles sont là pour peu de temps, juste pour nous dire que c’est le printemps, juste pour nous dire, au fond, qu’il ne faut pas désespérer...

Parce que, tout de même, avouons-le, c’est pas folichon folichon tous les jours, n’est-ce pas... Je ne vous raconterai pas quelques événements tragiques survenus cet hiver.  Accidents divers qui soudain vous ramènent en pleine poire la fragilité extrême de
l’existence, bifurcations brutales des routes de la vie, chaos d’un destin qui déraille. De cela aussi j’aurais pu vous parler... Mais à quoi bon : chacun a ses exemples je suppose. Et pas qu’individuellement. Collectivement, c’est pas brillant non plus. J’aurais pu vous parler du monde qui tourne pas rond, mais pour quoi faire : chacun le sait bien...

Alors voilà, je préfère vous parler des fleurs. C’est comme ça, c’est dans ma nature (et c’est dans la nature...). En tout cas, à mes yeux, c’est l’info la plus importante du moment. Les marguerites dans le gazon qui redémarre, une hirondelle sur un fil (oui oui, ça existe encore !!), et la lumière par-dessus tout ça. C’est le printemps, et je ne m’en remets pas.
C’est le printemps, et j’adore ça. Cette saison a sur moi de drôles d’effets : sur vous aussi, je suppose... Mon enthousiasme instinctif devient carrément de l’euphorie. Je m’entends dire “youpi” tout seul en conduisant, je souris dans la rue,  je marche en esquissant des pas de danse et je chante sous le soleil (oui, je sais, je suis pas Fred Astaire ni Gene Kelly... mais j’ai le droit d’être content ! )... Je fais le chien fou, je roucoule comme une colombe, je ronronne comme un matou et volette comme un papillon...  Drôle de bestiaire à moi tout seul !

Ce sera tout pour aujourd’hui. Tant de mois sans un mot et puis tout à coup tant de mots pour dire ça ? C’est pas sérieux, monsieur le tracteur ! J’m’en fous !  Le printemps est arrivé, vive le printemps (à dire sur un air de Michel Fugain...). Ca repart pour un tour. C’est la chenille qui redémarre. C’est la danse des canards. C’est la fin du cafard. Y a d’la joie, partout y a d’la joie. Flower power is back again ! Peu de choses en somme. Rien que du très normal. Le cycle des saisons. Et pourtant, et pourtant... Tant de raisons de désespérer... mais il suffit  d’un printemps, parfois, pour faire croire que tout recommence. Et je sais bien que je suis fou d’y croire. “Rien de nouveau sous le soleil”. “On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve”. Vous pouvez me sortir toutes les phrases que vous voulez, les citations les plus définitives, pour me dire que rien ne change ou que rien n’est jamais pareil... Rien n’y fait. J’m’en fous, je vous dis ! Rien d’autre n’est plus important, aujourd’hui, que cet arbre en fleurs . Il ne me console pas de la dureté du monde et de l’injustice du destin, mais il me rappelle mon devoir, ici et maintenant : ne pas désespérer... tant qu’il y aura des printemps...

Commentaires

... Voilà comment, finalement, je ne vous ai rien écrit.

Écrit par : xxx | 16 avril 2008

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