Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

23 avril 2007

Post electum...

Post electum electeur tristum...
      ********************************************
(résumé des épisodes précédents pour ceux qui prendraient le train en marche : le tracteur (alias Yves Gerbal) a fait campagne pour François Bayrou, et s’en est longuement expliqué... voir sur ce blog...)


1) D’abord, bien sûr, un peu de tristesse. Quand on s’investit dans la diffusion d’une opinion, quand on se démène un minimum pour essayer d’être convaincant, on est forcément déçu de voir que ce que l’on a défendu n’est pas totalement validé par le résultat des élections. Alors, oui, je le dis, j’y ai cru. Et alors ? Ce n’était pas ridicule. Je crois que ce n’était pas honteux. Oui, j’ai cru qu’il se passerait quelque chose de neuf, j’ai cru que quelque chose me permettrait d’espérer une vraie rénovation de la vie politique, en tout cas du “paysage” politique comme on dit... A la place de cela, c’est reparti pour un tour... Tournez manège !



2) Ensuite,  tout de même, un peu de fierté aussi. Parce que 19% avec un tel taux de participation, ça fait du monde... Et qui l’aurait dit il y a quelques mois, qui l’aurait imaginé ? Plus de 6 millions d’électeurs, ce n’est pas rien : ils seraient donc complètement débiles ces 6 millions de personnes qui ont cru en une autre alternative que celle que l’on connaît depuis des décennies ? Fierté, aussi, en entendant la déclaration de Bayrou : souriant, de l’allure, de la tenue, de la simplicité, de l’élan, de l’allant, et surtout la promesse de ne pas en rester là, de continuer à porter cette idée là : “A partir de ce soir, la politique française a changé”. On pourra bien continuer à se moquer d’un “centre” prétendu toujours introuvable, on pourra bien continuer à nous demander si nous sommes de droite ou de gauche, un peu comme l’on demande nos papiers d’identité, on pourra bien nous sommer de choisir notre camp... et bien cela continuera : cet espoir de voir enfin dépassé cet affrontement continuel entre deux moitiés de France...

3) Mais, également, une inquiétude... Les sondages pour le 2d tour continuent, ce soir encore, d’annoncer une victoire de Nicolas Sarkozy... alors que le petit Nicolas redoutait tant un affrontement contre François Bayrou... Le score global de la gauche est faible... Sentiment d’un certain gâchis... et d’une porte grande ouverte pour l’arrivée au pouvoir d’un sinistre Sarkozy... J’espère me tromper, mais j’ai bien peur que l’on ait raté une occasion, peut-être “historique”, à la fois de faire barrage à Sarkozy et d’inventer une autre manière de gouverner en rassemblant les Français... Dommage... Inquiétude renforcée par la première déclaration de Ségolène Royal ce soir : figée, rigide... avec toujours la même incroyable monotonie, sans élan, sans enthousiasme, sans ferveur... comme terrifiée par la situation... “L’audace et la générosité sont là” dit-elle d’un ton d’une extrême platitude, lisant son texte comme une mauvaise élève, ou une institutrice faisant la dictée, en séparant bien chaque mot... Quel ennui...

4) Et les autres, au fait ? Le Pen en chute libre. Grâce à qui ? Que ça plaise ou non, grâce à Sarkozy. Je ne sais pas s’il faut s’en réjouir, mais c’est ainsi. Les communistes toujours très loin : arriveront-ils un jour à évoluer, à sorti de leur carcan simpliste ? Besancenot : bravo ! mais vous lui confieriez le pays, vous ? Bové dans les choux (sans OGM) : il se voyait beau, lui, avec sa popularité, mais décidément l’extrême gauche, quoi qu’ils en disent, ce n’est pas le peuple... De Villiers : de pire en pire... Voynet : les écologistes laminés, c’est vraiment dommage, mais c’est bien fait pour eux: la planète à sauver n’est, elle non plus, ni de gauche ni de droite.

5) Et maintenant, que vais-je faire ? Voter Royal, sans hésitation. Cela a toujours été très clair dans mon esprit... N’empêche, j’ai un peu les boules (je sais, le TracT ne vous a pas habitués à un tel registre de langue, mais la situation est exceptionnelle...). Je me demande ce qu’auraient fait les Royalistes si Bayrou était passé... Oui, j’ai les boules : entendre encore Fabius venir faire la leçon, et savoir que ma voix va se retrouver avec celles de ceux-là, ceux qui ont cassé l’Europe pour faire leur petite crise d’adolescence (elle en est où, au fait, l’Europe ???), entendre aussi Lang, Mamère, et compagnie... et mêler ma voix à la leur...  Voter pour ceux qui se sont moqué de Bayrou, qui ont même refusé d’entendre le message plein de bon sens de Rocard et de Kouchner (eux, je les avais placés dans ma “dream team” politique dès mes premiers Tr@cts présidentiels...), voter avec ceux qui parfois m’ont insulté parce que je commettais un crime horrible en soutenant Bayrou, parce que je trahissais mon “clan”... Oui, voter comme ces glands, ça me met les boules (décidément, ce soir, j’ai la métaphore un peu sous la ceinture, c’est vrai...). Mais bon, c’est clair. Sarkozy, c’est non. Pas besoin, ni envie, de redire pourquoi. C’est déjà fait. Il ne me reste plus qu’à espérer que cette femme, cette  socialiste là, saura, une fois au pouvoir, ne pas se contenter des recettes usées d’un socialisme vermoulu, dogmatique, enfermé sur ses propres certitudes et sa sempiternelle posture de bon samaritain (non pas parce qu’il ne faut pas secourir son prochain... mais parce que cela ne suffit pas à faire une politique...), qu’elle ne réactivera pas encore les vieilles lunes, ne cèdera pas aux chants de toutes les sirènes corporatistes, qu’elle sera pragmatique et humaine à la fois, qu’elle osera des réformes, qu’elle aura en effet, comme elle l’annonce avec son entrain coutumier, “de l’audace”... Bref, y a du boulot... pour que l’immobilisme ne soit pas en marche...

6) Heureusement, évidemment, je sais aussi que je vais mêler ma voix avec celles de quantité de gens que j’aime et j’apprécie, quantité de “tractés”, par exemple, qui ont continué le débat et accepté ma position recentrée, ceux qui croient vraiment en des lendemains meilleurs grâce à cette gauche-là et qui m’ont donné envie d’y croire encore une fois... C’est pour eux, notamment, que je vais désormais, à la mesure de mes maigres moyens, militer pour la candidate socialiste... et non parce que je suis de gauche. Je refuse désormais, et plus que jamais, d’utiliser le verbe “être” en ce domaine, car mon être, décidément, rechigne définitivement à entrer dans une case, quelle qu’elle soit... C’est Hollande (oui, le mari de la dame) qui a dit à propos de Bayrou (et après la proposition de Rocard), et non sans un certain dédain, qu’il fallait savoir reconnaître sa main droite de sa main gauche... Il s’est cru malin. Espérons qu’ils ne feront pas une politique de manchots...

Yves Gerbal

Commentaires

J'ai voté Royal au premier tour. En cas de second tour Bayrou-Sarkozy je n'aurais pas hésité non plus, j'aurais donné mon buletin à Bayrou.

Écrit par : Marco Polom | 23 avril 2007

Les commentaires sont fermés.