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17 septembre 2016

Chroniques du néo Moyen-Âge... (suite)

Chroniques du néo Moyen-Âge... (suite)
 
Il suffit de rappeler que les hommes ont préféré écouter Moïse, Jésus, Mahomet, que (par exemple) Socrate, Giordano Bruno, Spinoza... pour désespérer de cette espèce crédule et cruelle et ne pas croire une seconde à un "progrès" de l'humanité (autre que "progrès technique").
 
Petit rappel historique ci-dessous. Toute ressemblance avec notre époque (Salman Rushdie, Charlie hebdo, vêtements dits "impudiques" pour la jeunesse, place accordée à la femme... etc...) n'est pas fortuite mais malheureusement "logique"... Avec l'influence plus ou moins visible ou insidieuse du religieux (en l'occurrence en particulier islamique) dans nos sociétés nous sommes déjà entrés dans le néo Moyen-Age... et pouvons déjà écrire l'histoire des martyrs de la libre pensée condamnés par l'obscurantisme fanatique. Rien ne change...
 
Le procès de Socrate a eu lieu en -399. Socrate, accusé de corruption de la jeunesse, de négation des dieux ancestraux et d'introduction de divinités nouvelles, est condamné à mort par le tribunal de l'Héliée, à Athènes. Plusieurs amis de Socrate offrent de le défendre, mais il refuse leurs offres.
 
Giordano Bruno, né en janvier 1548 à Nola en Italie et mort le 17 février 1600 à Rome, est un ancien frère dominicain et philosophe. Sur la base des travaux de Nicolas Copernic et Nicolas de Cues, il développe la théorie de l'héliocentrisme et montre, de manière philosophique, la pertinence d'un univers infini, qui n'a pas de centre, peuplé d'une quantité innombrable d'astres et de mondes identiques au nôtre. Accusé formellement d'athéisme (confondu avec son panthéisme) et d'hérésie par l'Inquisition, d'après ses écrits jugés blasphématoires (où il proclame en outre que Jésus-Christ n'est pas Dieu mais un simple « mage habile ») il est condamné à être brûlé vif au terme de huit années de procès ponctuées de nombreuses propositions de rétractation qu'il paraissait d'abord accepter puis qu'il rejetait.
 
Le 27 juillet 1656, Baruch Spinoza est frappé par un herem, terme que l'on peut traduire par excommunication, qui le maudit pour cause d'hérésie de façon particulièrement violente et, chose rare, définitive. Peu de temps auparavant, un homme aurait même tenté de le poignarder ; blessé, il aurait conservé le manteau troué par la lame, pour se rappeler que la passion religieuse mène à la folie.

 

01 septembre 2016

Néo Moyen-Âge

Bienvenue au néo Moyen-Âge... 

(extrait, étape de travail)

 1. Le virus religieux. Tous prophètes.

 Est-ce qu'on a le droit de dire que Moïse, Jésus et Mahomet, étaient des illuminés ? Des psychotiques ? Comme le furent aussi tant de dictateurs fous ou de gourous allumés ?

Est-ce qu’on a le droit de dire qu’une religion est une secte qui a réussi ?

Est-ce qu'on a le droit de regretter que l'humanité soit à ce point naïve et servile qu'elle fonde des civilisations entières sur trois mâles qui ont prétendu parler avec Dieu, recevoir ses ordres (transformés en « lois »), voire être son fils. Rien que ça ! 

Est-ce qu’on a le droit de dire que les religions sont non seulement "l’opium du peuple" mais l’élément le plus viral du grand corps malade de notre humanité ?

Est-ce qu'on a le droit de regretter (parfois) que ces trois là soient nés ?

Est-ce qu'on a le droit de dire que la Bible et le Coran sont des livres parmi tous les autres et qu’ils s'inscrivent parmi des millions d'autres livres écrits dans l'histoire de l’humanité. Ce qui ne veut pas dire que tous ces mots ou tous ces préceptes se valent mais que ceux-là ne sont qu’une proposition dans une bibliothèque infinie où chacun peut faire son choix et ses synthèses, si possible sans déranger les autres lecteurs.

Est-ce qu'on a le droit de dire que l'on préfère le culte des livres à la religion du Livre ?

Est-ce qu’on a le droit de dire que l’on est sidéré que des milliers d’années d'évolution de notre "espèce" n'aient pas éradiqué la manie de chercher un « Dieu » introuvable (par définition) et de lui faire dire n’importe quoi, et de se trucider les uns les autres parce qu’on ne pratique pas tout à fait les mêmes rituels issus de ces soi-disant « paroles divines ».

Est-ce qu’on a le droit de trouver dingue que des miliiers d’années d’évolution de l’homo sapiens n’aient pas convaincu l’homme de la stupidité de rites et de coutumes prétendument dictés par ce Dieu introuvable (donc indiscutable par définition). Stupidité d'autant plus grande que le même Dieu (pourtant unique par définition) semble avoir dicté des règles différentes selon les groupes humains...

Est-ce qu’on a le droit de regretter d'autres civilisations, peut-être un peu moins bêtes, qui s’inventaient des dieux multiples à leur image, c’est à dire avec plein de défauts, et qui ont inventé la philosophie, c’est à dire la capacité à penser par soi-même tout en se fondant sur des expériences vécues et des dialogues ouverts ? 

Est-ce qu'on a le droit de dire que l’on peut avoir une morale sans avoir de dieu ? Et même surtout parce que Dieu s’absente (par définition). Si Dieu n’est pas là, tout est permis, donc nous sommes totalement responsables de nos actes, et notre existence engage celle des autres.

Est-ce qu’on a le droit de croire (si on veut) en une puissance supérieure (qu’on appellerait Dieu ou Zébulon ou spaghetti volant ou grand horloger ou Zeus,  comme ça nous chante) mais sans aucun porte-parole, c’est à dire aucun prophète, quel qu’il soit, quoi qu’il dise. Ou (mieux encore) croire en un dieu simplement perçu "en direct", par une certaine relation au vivant et au non-vivant, au physique et au métaphysique, au sensible et à l’émotionnel, un dieu qui serait présence vague, intangible, perception singulière, intuition, état de grâce… Un « dieu » avec lequel on pourrait croire communiquer (« prier » si on veut le dire ainsi) si ça nous aide à se sentir mieux et à aimer les autres. On appellerait cela la spiritualité et on le vivrait sans JAMAIS faire chier les autres avec nos croyances-expériences ! 

Est-ce qu’on a le droit de dire que les religions, toutes les religions, en tout cas dans leur forme répandue, commune, triviale, ont un problème avec le corps, avec la sexualité, avec la femme ?

Est-ce qu’on a le droit de dire que le progrès de l’humanité peut se mesurer à la capacité des humains de générer de l’harmonie (en soi, entre humains, avec la nature) et que les religions n’ont jamais suscité que des communautarismes et des clivages ?

Est-ce qu’on a le droit de reconnaître que les religions étaient peut-être une étape nécessaire dans l’organisation sociale des tribus humaines mais qu’il est temps de se donner d’autres moyens de « vivre ensemble » (c’est à dire une politique). Nous avons toujours besoin de sacré, d’art, d’irrationnel, de rêve ? Nous avons besoin de donner du sens à la vie ? Ni Dieu ni Maître pour cela. Nous avons peur de la mort ? Nous avons les philosophies pour cela. C'est peu, mais c'est notre boite à outils humaine. Bricolons modestement, si possible sans déranger nos voisins. 

Est-ce qu’on a le droit de dire que nous sommes  tous prophètes ? Car nous pouvons (et devons) tous écrire l’avenir. Le nôtre, et celui de la communauté humaine... C’est peut-être en cela que réside le sens que nous cherchons avidement : signification et direction. Nous n’aurons jamais dit notre dernier mot.

 

“Le grand tournant de l'histoire sera le moment où l'homme prendra conscience que le seul Dieu de l'homme est l'homme lui-même.” Ludwig Feuerbach  L'essence du christianisme (1841)

 

Yves Gerbal, 1er septembre 2016.